La première fois que j’ai entendu cette expression de Ségur de la santé, je me suis dis qu’elle ne manquait pas de panache, de noblesse, avec un soupçon d’esprit littéraire même, si l’on se souvient des belles lettres de la Comtesse du même nom ! Mais en cette fin de printemps et de Covid-19 (on l’espère…), point de légèreté, l’heure est empreinte de gravité autant que de colère. La seule question qui vaille est : La Ségurité est-elle sociale ?
Alors que les négociations sont en cours entre les organisations syndicales et le ministère de la santé, les soignants (que j’appellerais plutôt soigneurs, de façon plus positive et moins administrative) semblent devenus sourds à tous discours, à tout ce qu’ils considèrent comme des manœuvres langagières dilatoires, alors qu’ils exigent des décisions concrètes immédiates. Ce 16 juin 2020 était donc un jour de mobilisation ; ce que j’ai vu et photographié est étranger au sensationnalisme des médias et des réseaux sociaux : point de gaz lacrymogène, point de sang, point de violence, en somme tout ce qui choque, indigne et empêche de s’interroger raisonnablement. Pour révéler les petits et les grands dépits, les petites et les grandes fractures sociales, probablement faut-il s’attacher aux télescopages des symboles, aux rapports de formes et à la géométrie de l’instant…
Manifestation des personnels soigneurs Autun - 16 mars 2020
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19 juin 2020 à 18 06 18 06186
Après avoir été salués « héros en blouse blanche » et applaudis tous les soirs à 20h00 par une partie de la population, ces personnels soignants se sentent aujourd’hui désabusés.
Ces héros du confinement se retrouvent dans la rue, les masques ne sont pas tombés mais la colère est présente.
Qui aurait pu envisager ce retournement de situation ?
Christine