Le miracle de la vie augmentée
Paris – 2008
Sans effraction, les nouvelles technologies ont fait irruption dans nos vies, grapillant un à un tous les domaines de notre existence : elles agrémentèrent d’abord nos loisirs, puis se sont imposées dans notre travail, puis sont devenues indispensables dans la gestion de nos relations, puisque tout doit être géré, performé, tracé de nos jours. Enfin, quoique inopérantes contre un virus, elles sont désormais un outil d’administration pour domestiquer les populations, notamment dans leurs déplacements. Ces temps de confinement sont une occasion de s’interroger et il me vient à l’esprit plusieurs questions, par exemple :
Nos vies étaient-elles à ce point piteuses qu’il fallût à tout prix les augmenter ?
Etions-nous à ce point déprimés qu’il fallût nous faire des promesses de merveilleux ?
Etions-nous à ce point autistes qu’il fallût inventer les réseaux sociaux ou les sites de rencontres ?
Etions-nous à ce point dépourvus de mots pour exprimer nos émotions qu’il fallût inventer les émoticônes ?
Fallait-il réinventer notre présence au monde en nous en éloignant pour qu’il parût plus merveilleux ?
Etions-nous à ce point malheureux ou paresseux ?
Ces nouvelles technologies furent d’abord une curiosité, puis une habitude avant de devenir des chaînes chéries et réclamées. Et à l’occasion de cette épidémie de coronavirus, elles nous montrent que nous sommes devenus peureux. Le grand confinement n’est pas celui qu’on croit…
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