Nous étions communistes

1 janvier 2019

Point de vue, Reportages

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Pékin – 2018

   Je connus Pékin bien avant les Jeux Olympiques de 2008 à l’occasion d’un autre reportage. Ce n’était déjà plus la Chine de Mao, le bleu de chauffe avait déjà bien pâli, mais c’était encore l’usine du monde, une société laborieuse aux loisirs chiches. A cette époque, pour se connecter, il fallait dénicher les rares cybercafés clandestins qui devaient déménager, parfois chaque semaine, pour éviter que ne soit confisqué le matériel informatique lors de descentes de police… 

   Certains moments, certains événements, comptent plus que d’autres dans l’histoire. Les JO ont certainement provoqué de profondes mutations, au point que je n’ai pas reconnu la capitale chinoise l’été passé. Plus que la disparition des hutongs, ces quartiers historiques qui ont laissé la place aux gratte-ciels, c’est surtout le mode de vie des Chinois qui a radicalement changé. Ils sont devenus des consommateurs hyper-connectés…

Nous étions communistes
Album : Nous étions communistes
Reportage à Pékin août 2018
18 images
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À propos de LAURENT JEANNIN

Depuis plus de 30 ans, Laurent Jeannin parcourt le monde à la découverte de sa plus grande richesse : ses peuples. Il fait souvent le grand écart entre l'Amérique du sud et l'extrême orient sans pour autant négliger l'Europe et bien sûr la France. La photographie est son mode d'expression favori, qu'il conjugue sous forme de diaporamas en fondu enchaîné et sous forme de photographies noir et blanc dont il assure lui-même le traitement. "L'acte photographique n'a de sens et d'intérêt que parce qu'il me permet de comprendre le monde, ni plus ni moins. Photographier ce qu'on pense rend aveugle, penser à ce qu'on photographie rend borgne. Alors je préfère me laisser surprendre par la vie : le hasard compose, je dispose."

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8 Réponses à “Nous étions communistes”

  1. christine Dit :

    Bonjour Laurent,

    Le développement de la Chine a considérablement modifié l’espace urbain depuis l’ouverture de ce pays au monde extérieur en 1978.
    A Pékin, la rapide mutation de la cité historique témoigne d’un changement de société, de politique et d’économie.
    Pékin a subi et continue de subir des changements de morphologie urbaine sous la réforme du logement en 1991, la préparation aux jeux olympiques 2008(été) ainsi que les préparatifs des jeux olympiques de 2022(hiver) qui sont déjà en cours.

    Les anciens quartiers abritant un patrimoine architectural et social laissent place à de grands ensembles mêlant bureaux, centres commerciaux, habitations de luxe…Avec une grande partie des quartiers anciens démolis, les autorités chinoises ont bien du mal à préserver son patrimoine tout en répondant au besoin de modernité.
    Nul doute que les ambitions de cet empire sont toujours d’actualité au détriment d’une autre richesse; Pékin sera la première ville à accueillir les jeux d’été et les jeux olympiques d’hiver.

    Pour mon compte personnel, les magnifiques photos parlent d’elles-mêmes et reflètent bien une société nouvelle, « la société moderne ». Y’a t-il des limites à cette société moderne…? Voilà la question que je me pose.
    L’échange social par la parole laisse place à la communication par connexion sur smartphone, réseaux sociaux,etc…
    Cela me donne la sensation d’être un robot tributaire d’un outil, d’une machine.
    Je me rassure avec la photo 13, où un papa et sa fille (du moins je le suppose), nous ramène dans une communication orale sans autre outil que la propre parole ; la communication en face à face.

    Merci Laurent pour ce nouvel échange.

    Christine

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  2. Christian Dit :

    Voilà des photos « pointues »… Faut-il se désespérer de ce que qu’elles révèlent ou se rassurer qu’il n’y ait pas de « péril jaune » ? Quand on consomme, on ne pense pas à la guerre, mais à son petit confort personnel…
    Merci pour ce reportage. J’attends la Corée avec impatience ! Bonne année 2019 avec toujours des photos pointues !

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  3. Aline Dit :

    Clic clac ni vu ni connu,on en prend plein la vue et pour notre grade ! Quand je vois ces Chinois, je vois les Français, et je me vois aussi :-(
    Merci pour cette piqure de rappel et bonne années pour d’autres photos aussi fortes !

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    • LoJ Dit :

      La déploration est un refrain à la mode quand il s’agit de regarder le monde comme il va. Cependant, je gage que les Pékinois de 2019 trouvent leur sort amélioré par rapport à ceux de 1989. Peut-être est-ce l’uniformisation des modes de vie, la fin des diversités culturelles qu’on déplore en fait, cette modernité qui repose sur un plus petit dénominateur commun amoral.

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  4. Georges Dit :

    Les dictatures 2.0 se déguisent en démocratie, et pas seulement les dictatures historiques…
    Excellentes photos comme d’habitude.

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  5. TERRY Dit :

    …et nous sommes devenus capitalistes comme tout le monde, comme partout… Difficile aujourd’hui de faire des photos « exotiques » aussi loin que nous portent les avions low cost ;)

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    • christian Dit :

      Tous des capitalistes, je ne dirais pas cela car les capitalistes sont ceux qui ont le capital. Mais tous consommateurs oui à 100% !!!
      Concernant les photos, il ne me semble pas que Laurent recherche l’exotisme en général et là non plus. Je pense qu’il ferait de la couleur si c’était le cas. Comme dit Aline à travers ses photos qui montrent des Chinois, « je me vois aussi », un miroir peu flatteur de nous-mêmes…
      Je suis impatient de voir ses photos de Corée « non exotiques »

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      • LoJ Dit :

        Effectivement, ce ne sont pas des photographies exotiques et effectivement ce n’est pas le but. Il faut seulement les resituer selon une perspective historique, savoir d’où l’on part et après chacun en tire ses conclusions, négatives ou non.

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