Qom – octobre 2017
La commémoration est l’une des expressions du roman national et force est de reconnaître que les époques de grand malheur en constituent les chapitres les plus forts, les plus rassembleurs. La Grande Guerre, la Der des der, plus jamais !
Celle dont il est question dura huit ans et fit un million deux cent mille morts. Elle s’est terminée il y a tout juste trente ans. Dans cette région du monde, si on s’est battu deux fois plus longtemps – au grand bénéfice des vendeurs d’armes – on a été quinze fois plus économe en vies humaines qu’en Europe soixante-dix ans auparavant. Le parallèle est probablement intéressant pour les historiens, mais la comparaison est bien dérisoire tant la douleur ne se chiffre pas. En Iran, les morts sont encore dans les têtes et pleurés dans tous les cœurs. Partout où je me suis rendu, j’ai vu ces veuves, ces petits frères et petites sœurs qui viennent passer chaque jour un petit moment avec leurs défunts dans les lieux du souvenir, sous les représentations monumentales patriotiques de ceux qui les menèrent au combat. Etrangement, jamais les populations n’adressent un quelconque reproche à leurs Etats qui ont scellé le sort de leurs enfants, pas plus ici que dans les démocraties occidentales, comme s’il y avait d’une connivence inavouée…
25 mars 2018 à 0 12 40 03403
Effectivement, le parallèle que vous exposez est à tous points de vue étonnant. C’est encore une photo très forte qui est proposée : le noir et blanc, la composition impeccable donnent à cette scène un caractère implacable. L’Iran musulman ne doit pas être si facile à photographier…
25 mars 2018 à 1 01 08 03083
Merci pour ce commentaire. En fait, photographier l’Iran n’est pas plus compliqué que s’agissant de n’importe quel autre pays dès lors qu’on s’attache à saisir des situations et non pas à viser les personnes en tant que telles, je veux dire pour leur « exotisme ». Il y a une nuance entre s’intéresser, questionner et mitrailler en étant voyeur comme si on était au zoo. Sans doute a-t-on une grande responsabilité quand on a un appareil devant les yeux…
25 mars 2018 à 14 02 19 03193
En Iran, on dirait que toutes les scènes sortent de l’ordinaire. Difficile de rater une photo. L’intérêt d’une photo est toujours plus ou moins lié à l’exotisme du sujet et là, les femmes voilées font toujours de l’effet.
2 avril 2018 à 15 03 10 04104
Mon commentaire est hors sujet et pourra donc être supprimé sans que cela me choque mais franchement, Ludo, vous arrive-t-il de réfléchir avant d’écrire un commentaire ?
Croyez-vous vraiment qu’une photo est bonne simplement parce que le sujet est exotique ? Alors, on peut considérer comme de bonnes photos toutes les photos souvenirs que rapportent chaque années des milliers de touristes qui consomment du voyage exotique ? Des milliers de photos sans aucune photo ratée ?…
Avant de donner mon opinion sur ce reportage, j’attends justement les photos de l’ordinaire iranien…
2 avril 2018 à 17 05 19 04194
S’agissant d’une photographie, présenter de l’intérêt et être bonne, ce n’est pas la même chose (la deuxième qualification n’intéresse objectivement et en définitive que les aficionados de la photographie). On peut avoir les deux, ou l’un sans l’autre. Pour beaucoup de gens, l’intérêt est principalement nourri par la curiosité, autrement dit par ce qui sort de leur ordinaire. Il faut savoir que la photographie de cet article est tout ce qu’il y a de plus ordinaire pour les Iraniens ; en revanche, ce qui est ordinaire pour un Européen est extra-ordinaire en Iran. Mais revenons à l’essentiel… Je suis davantage partisan de laisser de côté les photographies (en tant que telles) pour m’apesantir sur ce qu’éventuellement elles suggèrent ou évoquent, ce qu’elles laissent entrevoir, c’est-à-dire ce en quoi elles interpellent ou questionnent.
2 avril 2018 à 17 05 39 04394
Je puis vous retourner la question Terry… Quel est l’intérêt de photographier l’ordinaire, c’est à dire ce qu’on voit tous les jours ? Que la photo de reportage serve à témoigner ou à distraire, son but est de montrer des choses ou des modes de vie qui nous sont étrangers.
2 avril 2018 à 18 06 17 04174
Ludo, si on considère le monde comme un parc d’attractions, votre argument est imparable… Mais je crois comprendre que ce photographe qui écrit en plus (je vous conseille de le lire au moins une fois) nous propose de réfléchir sur ce monde dans lequel vous vivez, pas de s’en amuser.
3 avril 2018 à 8 08 44 04444
Vous avez raison Christian, notre petite planète est devenue un grand parc d’attraction ! Par manque de lucidité ou par hypocrisie, on fait semblant de croire au folklore qu’on nous vend. Car tout s’achète et tout se vend de nos jours. Les pays d’accueil (la France première destination touristique du monde en fait partie) ont bien compris l’intérêt économique et pour chaque individu en contact avec les touristes, il s’agit simplement de gagner sa croûte en faisant couleur locale. Le client est roi, pas vrai ? Et il s’amuse à faire de belles photos…
3 avril 2018 à 12 12 23 04234
En l’occurrence, je doute que les femmes représentées sur cette photographie avaient à l’esprit de « faire couleur locale », d’autant qu’elles ignoraient ma présence.
26 mars 2018 à 9 09 51 03513
Géniale photo ! L’Iran est fait pour le noir et blanc et on dirait que les hommes ne sont nés que pour souffrir et faire souffrir. Hier la guerre, aujourd’hui le terrorisme
26 mars 2018 à 19 07 16 03163
La guerre, pour qui ? pour quoi?
Photo en noir et blanc très touchante et forte de sens. N’en avons-nous pas assez de cette tuerie ? Nous assistons à la commémoration de femmes qui pleurent leurs proche.
iL est temps de dire non à la guerre, sous toutes ses formes, oui à la paix….
« PLUS JAMAIS, PLUS JAMAIS CA ».
26 mars 2018 à 19 07 52 03523
Il semble que pour apprécier le jour, il faut connaître la nuit. Il en est de même de la valse des saisons. Il y a toujours de bonnes raisons de faire la guerre, économiques le plus souvent… Ainsi va la vie des hommes…
12 avril 2018 à 20 08 19 04194
J’apprécie ce que vous faîtes, tous ces voyages dans le monde afin de nous rapporter les diverses coutumes et leurs façons de vivre dans les autres pays à travers des photos, des livres écrits par vous-même sans oublier les expositions.
Vous m’avez réconciliée avec la lecture et je vous en remercie.
j’ai hâte de voir la suite sur L’Iran….. et plus encore.
Merci encore…..
12 avril 2018 à 20 08 40 04404
Voilà un commentaire qui a de quoi réjouir n’importe quel auteur. Pour l’Iran, il faudra encore patienter quelques mois… Merci.