Avril 2016 – 16 heures
Je me trouve à Port-Vendres. Le Maria-José Gabriel accoste pour livrer sa pêche du jour. C’est le dernier chalutier d’une armada qui en comptait encore une dizaine il y a cinq ou six ans. Des gosses et des anciens viennent chaque jour accueillir religieusement le bateau pour récolter du menu fretin à l’arrière du bateau dont ils se serviront comme appât…
Les quotas européens, la concurrence qui organise des prix de plus en plus bas ont orchestré cette Bérézina. Je ne vois là que ses prises de guerre sans avoir assisté à ses combats dans les embruns et à ses tracasseries administratives. En cinq ans, ce sont près de trois cents familles qui ont perdu leurs moyens d’existence : les pêcheurs bien sûr, mais aussi les mareyeurs, les fabricants de filets, les réparateurs de bateaux, de moteurs, les fournisseurs d’accastillage… L’essentiel de de la pêche sitôt déchargé sera acheminé par camion réfrigéré en Espagne tandis que la poissonnerie de la Criée vendra du poisson en provenance de l’Atlantique. Cherchez l’erreur…
Le lendemain je rencontre sur ce même port un pêcheur qui travaille seul. Il a vendu son chalutier de vingt-deux tonnes l’an passé et mis au chômage ses sept employés qu’il ne pouvait plus payer. Il a racheté un petit bateau : « J’ai retrouvé une qualité de vie, j’ai retrouvé le plaisir de la pêche traditionnelle, plus respectueuse des fonds marins » me dit-il. La fin des chalutiers, un mal pour un bien ?

10 mai 2016 à 6 06 33 05335
Beau reportage qui montre comment l’humain est une fois de plus broyé par les contraintes économiques et aussi écologiques.
10 mai 2016 à 6 06 57 05575
Merci mais ce n’est pas un vrai reportage, juste un sujet de curiosité au cours d’une simple balade sans autre objectif que celui que j’avais en bandoulière, deux fois une heure à photographier et discuter avec des pêcheurs sur le quai donc loin de la réalité de leur métier en mer.
10 mai 2016 à 14 02 16 05165
Terrible cette situation et cette absence d’avenir pour les gamins, notamment celui sur la photo qui ne semble plus concerné… Le pire c’est qu’on ne peut désigner les responsables et trouver une solution
12 mai 2016 à 7 07 15 05155
Devant un reportage, chacun projette ses a priori. Pour moi, ce sont avant tout des photos qui parleront du passé dans quelques années. C’est même l’unique objet de la photo.
12 mai 2016 à 13 01 20 05205
Unique objet de la photo… Un peu réducteur…