Survivre

28 mars 2016

Histoire d'une photo

horcon-2006

Horcon – 2006

  Horcon est un petit village au nord de Valparaiso, en fait une plage avec des habitations sommaires à proximité qui ne vivait que de la pêche…

 Au petit matin de ce printemps austral, comme un rituel, des chevaux tirent sur la plage les barques des pêcheurs éreintés par leur nuit de labeur, avant que les femmes ne trient le poisson qui sera vendu. Au large croisent les chalutiers-usines sans patrie, sans pavillon autre que celui du profit maximum, qui traitent et congèlent leurs prises pour les pays consommateurs. Avisant ces monstres et ces barcasses sur la même ligne de mire, il y avait un odeur de combat perdu, inutile, juste pour survivre. Peut-être aujourd’hui, Horcon s’est-il réinventé un horizon touristique…

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À propos de LAURENT JEANNIN

Depuis plus de 30 ans, Laurent Jeannin parcourt le monde à la découverte de sa plus grande richesse : ses peuples. Il fait souvent le grand écart entre l'Amérique du sud et l'extrême orient sans pour autant négliger l'Europe et bien sûr la France. La photographie est son mode d'expression favori, qu'il conjugue sous forme de diaporamas en fondu enchaîné et sous forme de photographies noir et blanc dont il assure lui-même le traitement. "L'acte photographique n'a de sens et d'intérêt que parce qu'il me permet de comprendre le monde, ni plus ni moins. Photographier ce qu'on pense rend aveugle, penser à ce qu'on photographie rend borgne. Alors je préfère me laisser surprendre par la vie : le hasard compose, je dispose."

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4 Réponses à “Survivre”

  1. Christian Dit :

    Et c’est peut-être mieux maintenant car franchement, ce n’est pas une vie… C’est comme si on regrettait le travail dans les mines de charbon. Encore une belle photo. Merci pour ce partage.

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    • TERRY Dit :

      Les mines de charbon, dites-vous ? Un sujet que je connais bien et que j’ai eu l’occasion de traiter il y a une vingtaine d’années. J’y ai vu des visages souriants, des hommes qui travaillaient avec la certitude d’offrir à leurs enfants une vie meilleure… et aujourd’hui, que reste-t-il ? Des villes sans vie, les mines fermées, quelques habitants ont réussi a se recaser dans le « Musée de la mine » qu’on n’a pas manqué d’ouvrir en souvenir d’une vie de dure labeur. Mais les autres mineurs, que sont-ils devenus ? Chômeurs dans la plus proche métropole, sans nul doute !
      Peut-être que le potentiel touristique de ce village au nord de Valparaiso a offert une reconversion réussie mais j’en doute… les pêcheurs d’Horcon avaient une vie dure, mais ils vivaient et, au lieu de leur voler leur travail, le « commerce équitable » aurait pu leur permettre une vie meilleure.
      En couleur, cette photo aurait été une belle carte postale, en N&B c’est un bel hommage à ces travailleurs de la mer que le monde moderne a inexorablement condamné !

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      • LoJ Dit :

        Effectivement, les gens avaient jadis un métier. De nos jours, on ne parle plus que d’emplois et comme il n’y en a pas pour tout le monde, c’est la paupérisation et le sentiment d’inutilité qui se profilent…

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  2. Aline Dit :

    Elle est belle et poignante cette photo.

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