Cette photographie a produit différentes réactions de la part de ceux qui ont pris le temps de la regarder…
Le plus souvent, elle est accueillie positivement, elle prête à sourire, elle évoque de doux souvenirs, on les envie ces jeunes. Mais on m’a aussi fait part d’une gêne, d’un sentiment de malaise face à ce genre d’intrusion, de voyeurisme, quand on n’assène pas le sacro-saint droit à l’image. Toutes ces appréciations ont ceci de commun que le regard sur lequel elles se fondent n’est accroché que par ce jeune couple et en définitive la motivation qui présida à cette prise de vue n’a pas été comprise.
Considérons déjà la distance de prise de vue : eussé-je voulu photographier les deux tourtereaux que je me serais posté beaucoup plus près d’une part ; je n’aurais pas gâché leur portrait avec de vilaines balustrades d’autre part. A supposer qu’ils se reconnaissent, tout le monde à part eux ou leurs proches n’a cure de cette idylle. Ce couple n’est intéressant que parce qu’il est au service d’une dialectique, en l’occurrence la place de l’espace privé (ou de liberté) de nos jours quand par ailleurs la majorité consent à s’exhiber sans vergogne sur la toile. D’une manière générale, dans tout ce que ce que je propose ou ce qui me touche en photographie de reportage, le sujet n’est jamais le Sujet : une photographie ne se prend, ne se conçoit et ne se regarde que dans sa globalité.
23 mars 2016 à 8 08 18 03183
Un peu de pédagogie n’est pas superflu. Je regarderai autrement désormais
23 mars 2016 à 14 02 20 03203
Chacun voit ce qu’il a envie de voir et on ne peut pas plaire à tout le monde.