Une vie de rêve

J’ai croqué chaque matin sans réfléchir, à une époque où la sueur n’avait pas le goût de sucre mais elle servait l’intérêt général, où pour obtenir bien des choses, il fallait les rêver, longtemps…

Vivre, c’était souvent rêver de ce qu’on avait pas, imaginer un meilleur, s’imaginer un soleil et y croire. Vivre sobrement mais libre, sans devoir un sou à qui que ce soit pour acquérir ce qu’on ne pouvait s’offrir par soi-même. J’avais un métier dans les mains quand les jeunes n’ont aujourd’hui qu’un emploi fragile. On dit que je suis en retraite pour ne pas dire au rebut, la société et les plus jeunes me rangent dans la catégorie des « seniors » parce que ma vieillesse leur fait peur. Beaucoup de mes rêves sont restés des rêves, mais je suis heureux de les avoir eus, ils ont égayé ma vie et accompagnent encore ma solitude. Quant à ceux que j’ai pu acheter, ils encombrent les placards…

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