Après m’être insurgé ces derniers jours contre ces simulacres de photographie qu’on présente fallacieusement comme des chefs d’œuvre du photojournalisme (cf. Le regard corrompu et Aylan Kurdi), il fait bon revenir à des fondamentaux signifiants, vrais, justes. Lire la suite de « Parlons photographie quand même… »
Le regard corrompu
En photographie comme pour le cinéma ou la littérature, c’est l’époque de la remise des prix. Le Cannes du photojournalisme, c’est Perpignan avec son festival annuel « Visa pour l’image ». Le « Visa d’Or News » a été décerné cette année à Bülent Kiliç pour cette photographie publiée hier dans la presse. Il n’est pas étonnant que ce soit le thème des migrants qui ait été à l’honneur cette année et ce n’est pas sur ce point que je me permettrai de porter un jugement.
Aylan Kurdi
L’image d’Aylan Kurdi qui inonde en ce moment le web, les chaînes de télévision, me rappelle celle de la fillette et le vautour de Kevin Carter, qui reçut le prix Pulitzer en 1994 à cette occasion et se suicidera un an plus tard apparemment pris de remords pour avoir préféré « faire son travail » que de porter secours à son « sujet »… Dans les deux cas, c’est le fruit d’une conjonction entre le « sujet » photographié, le photographe et un contexte d’actualité dans lequel s’inscrit cette scène…