La Sicile est riche d’un patrimoine architectural qui s’étend de l’antiquité gréco-romaine à la période baroque. C’est d’ailleurs ce qui attire les flopées de touristes en goguette. Si je suis moi-même sensible à ces témoignages de l’histoire, je me sens encore plus attiré par l’activité humaine qui se voit, qu’on devine fragile, menacée par la cupidité, mais qui résiste encore à la folklorisation du monde.
La pescheria de Catane est l’un de ses lieux qui se mérite au petit matin, qui se respire obligatoirement, qui s’écoute forcément, qu’on voit s’animer au fil des heures. Le moment que je préfère, c’est quand il s’installe avant l’arrivée de la foule. A la différence des camps de consommation, impersonnels, aveugles, a priori aseptisés, il est plutôt rassurant de voir la provenance de ce qu’on achète, le soin apporté au conditionnement, et même de connaître la personne dont on rémunère le travail en contrepartie du service rendu et non je ne sais quelle plateforme d’achat à distance qui déshumanise, désocialise, tue la convivialité des rapports humains et qui in fine réduit la personne à sa seule fonction de consommation dont nul connaît le grand marionnettiste.

Le bon sens du commerce, c'est celui qui rapproche les gens, qui fait se rencontrer les personnes, non celui qui les éloignent les unes des autres.
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9 mai 2015
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