Nada no kenka matsuri : une certaine idée de la fête

1 janvier 2015

Reportages

Nada No Kenka Matsuri
Album : Nada No Kenka Matsuri
Festival traditionnel à Himeji (Japon)
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Je me trouvais en cette mi-octobre à Himeji, ville moyenne du Japon, pas tout à fait par hasard je le confesse…

Pour dépasser les préjugés sur la vie au Japon, j’avais besoin de m’immerger dans des moments vrais, de m’imprégner de cette arythmie d’un temps non minuté qui évince les comportements obligés et insipides, les comme si d’un stéréotype bien policé, lisse, le cliché du Japonais travailleur, soumis, enfermé dans le carcan d’une féodalité démocratique.

De quoi s’agit-il ? Un semblant de reconstitution historique, un festival médiéval où l’on paie des comédiens pour assurer l’animation ? Que nenniNada no Kenka Matsuri est un festival traditionnel de joutes dans un contexte religieux, au cours desquelles les habitants masculins de la région sont parties prenantes avec une ferveur probablement exutoire des contraintes sociales prégnantes au Japon, du point de vue occidental. Les équipes portent un lourd mikoshi représentatif de leur village, sorte d’autel portatif dans lequel quatre jeunes tambourinent pour imprimer un rythme. Les attelages ainsi constitués s’élancent les uns contre les autres deux à deux. Quand un autel tombe et se casse, l’équipe est battue. Les corps finissent souvent meurtris et toujours fatigués. Plus que les joutes elles-mêmes dont l’origine et l’histoire sont méconnues, ce sont des Japonais qui évoluent hors de leurs contraintes sociales habituelles que je présente ici.

 

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À propos de LAURENT JEANNIN

Depuis plus de 30 ans, Laurent Jeannin parcourt le monde à la découverte de sa plus grande richesse : ses peuples. Il fait souvent le grand écart entre l'Amérique du sud et l'extrême orient sans pour autant négliger l'Europe et bien sûr la France. La photographie est son mode d'expression favori, qu'il conjugue sous forme de diaporamas en fondu enchaîné et sous forme de photographies noir et blanc dont il assure lui-même le traitement. "L'acte photographique n'a de sens et d'intérêt que parce qu'il me permet de comprendre le monde, ni plus ni moins. Photographier ce qu'on pense rend aveugle, penser à ce qu'on photographie rend borgne. Alors je préfère me laisser surprendre par la vie : le hasard compose, je dispose."

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