Je ne fais ni la pluie, ni le beau temps, pourtant je vous adresse tous mes bons vœux pour 2013 !
Mais je souhaite dépasser cette platitude qui en définitive ne coûte rien. Au-delà des éternelles incantations pour un monde meilleur, je me faisais il y a quelques semaines cette réflexion juste après avoir saisi cette situation que j’intitule « Les parapluies » (si si, il y en plusieurs, à vous de chercher !) : que notre quotidien a changé en quelques décennies !
Il est désormais nécessaire de se protéger de tout : le terrorisme, la délinquance, les risques sanitaires, les virus informatiques, le réchauffement climatique etc. etc, la liste est interminable voire infinie ! Alors pour notre salut, on nous ouvre quantités de parapluies ; notre quotidien est fléché, balisé, quadrillé, surveillé… Et pour notre bien, on pense pour nous, sur notre façon de nous comporter, de nous alimenter… Tout est prévu, nous n’avons qu’à payer en quelque sorte pour ce meilleur des mondes.
Notre quotidien est-il objectivement devenu plus dangereux, plus mauvais en vingt ans ? Ou bien serions-nous victimes d’un virus de dégénérescence cérébrale au point que nous ne soyons plus capables d’apprécier le danger par nous-mêmes, au point qu’il faille, par une pléthore de signalisation, par une surveillance technologique sans limite, nous tenir la main tels des enfants en bas âge, voire nous protéger contre nos propres inconséquences, contre nous-mêmes ? En fait, pour être normal aujourd’hui, il faut avoir peur, peur des autres, peur du lendemain, peur d’avoir peur, et si cela ne suffit pas, s’inventer des fins du mondes ourdies par je ne sais quelles forces maléfiques. C’est qu’il faut justifier et bien sûr rentabiliser nos dispositifs de veille, notre système de surveillance…
Et si, pour vraiment passer une bonne année, nous faisions abstraction de tout cela ? Si nous fermions tous ces parapluies, si nous faisions un pied de nez à la peur et à ses instigateurs masqués ? Une gageure me direz-vous ? Cela commence probablement chez soi en restaurant un climat de confiance avec ses proches. Par exemple, si au lieu d’installer la protection parentale pour l’accès internet des plus jeunes, autrement dit la suspicion, nous la remplaçions par une vraie communication (celle qui fait défaut et dont on s’exonère parce que la technologie nous paraît une meilleure éducatrice que nous-mêmes), par de vraies discussions sans faux-semblants, sans écran entre générations pour parler, se parler, démystifier ces peurs ?
Reprendre confiance par de saines attitudes au quotidien dictées par le bon sens et non par le commerce, c’est peut-être la meilleure stratégie pour passer une bonne année 2013 !
31 décembre 2012
Point de vue